Vous comprendrez que, devant tant de turpitudes, le milieu devait arriver avec une solution. C'est là que le miracle est arrivé! La technologie Open-Url (SFX) est conçue pour servir de lien entre une source et une information (target). Généralement, la source est une ressource bibliographique alors que la target va être un ensemble ou un dépôt de plein-texte. Effacant ainsi 2 étapes, la nouvelle structure de recherche ressemble donc à cela pour l'usager:
Mais cela reste vague tant qu'on a pas un exemple réel, alors pourquoi ne pas tomber dans la facilité et analyser le mode de fonctionnement de l'Open-Url à l'UdeM... Suite à différentes démarches et recherches, l'UdeM à acheté le logiciel Open-Url SFX de la compagnie Exlibris. Pour l'usager, voici comment cela fonctionne:
- Recherche dans une base de données bibliographiques
- Une fois l'article repéré, cliquer sur le bouton SFX sité dans la notice bibliographique (image 1)
- L'outil SFX s'ouvre (image 2)
- Le plein texte arrive (lorsque cela va bien, mais c'est une autre histoire!...)
image 1
image 2
Mais, nous sommes de futures bibliothécaires et nous ne pouvons nous contenter de si peu! Alors comment ça marche pour vrai? Voici donc le petit côté caché de SFX... juste pour vous!
Lorsque l'usager clique sur le bouton SFX, une url fidèle à la norme NISO (ANSI standard Z39.88) est créée. Pour le plaisir, en voici un exemple:
http://opurl.bib.umontreal.ca:9003/sfx_local?sid=AMS:MathSciNet&atitle=Fractal%20properties%20of%20refined%20box%20dimension%20on%20functional%20graph&aufirst=Meifeng&auinit1=M&aulast=Dai&coden=CSFOEH&date=2005&epage=1379&genre=article&issn=0960-0779&issue=4&pages=1371-1379&spage=1371&stitle=Chaos%20Solitons%20Fractals&title=Chaos,%20Solitons%20and%20Fractals&volume=23
Le serveur SFX décode cette url en suivant le protocole pour en retirer les méta-données. Si vous regardez attentivement l'Url ci-dessus, vous pouvez effectivement en dégager l'issn, le numéro du périodique, les pages ou l'article est situé et le volume. Une fois cette info dégagée, SFX consulte le catalogue local pour voir si les renseignements qu'il a (ISSN, volume etc) trouvent écho dans le catalogue. Une fois cette vérification effectuée, l'outil détermine les possibilités d'accès et l'écran SFX apparait à l'usager (image 2).
Mais le catalogue dans le quel il regarde n'est pas l'OPAC (Atrium)... mais une base de données complétement séparée qui se nomme Knowledge Base et dans lequel (tel des moines!) le personnel de l'UdeM doit confirmer les titres et ensembles que l'UdeM a comme abonnements ainsi que la couverture pour chacun des titres. Cette Knowledge Base, globalement gérée par Exlibris, comprend également la formule pour construire les liens vers le plein texte des différents éditeurs.
La précision de se lien dépend principalement des métadonnées disponibles, voici quelques exemples qui mènent plus ou moins précisément vers le plein texte d'un article:
http://stacks.iop.org/0022-3727 (juste ISSN)
http://stacks.iop.org/0022-3727/24 (ISSN, volume)
http://www.iop.org/EJ/S/UNREG/toc/0022-3727/24/1 (ISSN, volume, numéro)http://stacks.iop.org/0022-3727/24/21 (ISSN, volume, numéro, première page de l'article).
*La situation idéale étant le dernier modèle où toutes les informations pertinentes sont listées.
En résumé la démarche technique est que le fait de cliquer sur le bouton SFX génère un lien OpenUrl qui est décortiqué par SFX pour être comparée avec les abonnements plein-texte de l'UdeM (via la KnowledgeBase) pour ensuite donner le lien direct vers le plein-texte à l'usager:
Les avantages pour l'usager sont donc nombreux: plus simple, plus rapide, évite les erreurs de saisies etc. Pour l'UdeM, cela maximise l'utilisation des ressources électroniques qui coûtent globalement près de 6 millions.
Mais il y a également des limites, qui je crois ressortent dans mon texte. C'est que le lien vers le plein texte découle de la qualité des métadonnées et de la mise à jour de la KnowledgeBase. Pour la Direction des bibliothèques (Bureau des systèmes conjointement avec les Acquisitions) il s'agit d'un outil quand même lourd à gérer.
J'ai l'impression d'avoir oublié des trucs... si c'est pas clair, svp je vais prendre les commentaires et questions avec plaisir!
Grand merci à François-Xavier Paré du Bureau du système pour les images que - malgré la relache! - je me serais vraiment pas amusé à faire!
Lucie
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(1) Il parait que c'est pas vrai... voir recherche http://www.uie.com/articles/three_click_rule/
Lien vers la présentation de François-Xavier Paré, bibliothécaire système à l'UdeM: http://hdl.handle.net/1866/123
Open Url sur Wiki: http://en.wikipedia.org/wiki/Open_URLLa compagnie Exlibris: http://www.exlibrisgroup.com/sfx.htm
4 commentaires:
C'est fantastique que tu ais pris le temps d'expliquer un peu la boîte noire derrière SFX!
J'utilise régulièrement les ressources de la bibliothèque de l'École Polytechnique et je me demande comment les usagers ont pu vivre sans SFX auparavant... Ce que j'apprécie c'est que lorsque SFX identifie que la bibliothèque n'est pas abonnée à la ressource demandée, il y a un accès direct pour remplir le formulaire de prêt entre bibliothèques avec les champs de l'adresse bibliographique remplis automatiquement.
Comme l'a souligné Lucie, des fois ça déraille et comme on est habitué à ce que tout aille bien, c'est facile de croire ce que SFX nous dit... Parfois, il est judicieux de se demander s'il y a erreur et si l'erreur provient de la BD de la biblio avec SFX ou de l'index de la ressource consultée (eux aussi font parfois des erreurs, ex: un mauvais titre de journal).
SFX facilite la vie mais demande de rester vigilant et critique envers ses résultats.
Le mythe des 3 clicks... Même si la question est appliquée en contexte de navigation web, j'en tire réflexion pour les structures de classification. C'est un article qui m'aurait donné des munitions lors de mon stage en archivistique. Je travaillais entre autres à améliorer le plan de classification de la documentation technique numérique d'un service d'informatique et certains intervenants demandaient justement pas trop de niveaux parce que les gens n'aimaient pas, semble-t-il, cliquer de nombreuses fois. Je me disais justement à l'époque que ce qu'ils n'aimaient pas c'étaient probablement de cliquer dans une arborescence, ne pas trouver le document recherché et recommencer à cliquer dans une autre arborescence.
Le plan de classification que j'ai monté était finalement à 5 niveaux. Sachant que le "Max 3 clicks" est peut-être un mythe, aurais-je pris la liberté de faire plus de niveaux ? Je ne pense pas, quand la structure est trop profonde, je trouve que cela génère de la confusion, on perd le fil conducteur des classes supérieures. Parcontre, je me serais sentie plus solide pour parlementer sur le nombre de clicks!
En fait, c'est plus complexe que ça parce que les usagers, par exemple, sont le plus souvent perdus quand ils voient une nouvelle fenêtre s'afficher.
Il est possible d'avoir des fonctionnements "conditionnels": ssi le texte intégral existe, alors ne pas proposer la fenêtre intermédiaire et aller directement au texte intégral.
Quant aux 3 clics, il faut voir... Marisa Mayer, de chez Google, a expliqué une fois qu'ils préféraient multiplier les interactions rapides avec l'usager: slt 10 résultats par page, et que l'usager clique pour avoir la page suivante. Donc on peut proposer des clics supplémentaires, mais (et pour les bibliothèques, c'est un gros "mais") il faut que les pages répondent très vite.
Merci pour les commentaires! Effectivement, SFX offre l'opportunité de faire rapidement un PEB ce qui est très pratique. On peut aussi, lorsqu'on a une référence complète entre nos mains, utiliser le formulaire
"Obtenir un artcile"
Un autre plus pour faciliter un peu la vie!
Lucie
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