dimanche 30 mars 2008

Interview avec Jambina, bibliothécaire de référence sur Second Life

Vous connaissez déjà la référence virtuelle, où l'usager peut converser en temps réel (clavardage) avec un(e) bibliothécaire. Encore plus fort: faire de la référence dans un monde virtuel. Entrevue avec Jambina Oh, bibliothécaire dans Second Life. (Vous pouvez visiter les bibliothèques de SL ici).

Jambina, comment es-tu devenue bibliothécaire dans Second Life?

  • J'en ai entendu parler en lisant le billet d'un bibliothécaire sur son blogue, qui cherchait des bénévoles pour la bibliothèque d'Info Island International, qui est maintenue par l'Alliance Library System of Illinois. Je me suis inscrite sur SL, je me suis promenée un peu et j'ai réalisé qu'un paquet d'institutions et de compagnies y sont établies. Alors, j'ai décidé de m'impliquer. Je suis à la référence 5 heures par semaine.
Quelle est la clientèle de la bibliothèque?
  • Nous recevons plus de 5000 avatars par semaine; le comptoir de référence est en activité plus de 80 heures par semaine. Comme il s'agit d'une clientèle internationale, nous pouvons clavarder dans 6 langues différentes, grâce à un outil de traduction.

Quel est le type de questions qu'on te pose le plus souvent? Et quelles sont vos ressources?

  • Je dirais que 60% des questions sont similaires à celles que l'on nous pose en bibliothèque publique, alors que 40% ont SL pour objet. Nous répondons à toutes sortes de questions - académiques, en santé, en technologies de l'information... Nous n'avons pas de catalogue, alors nous essayons et utilisons des sources publiques : le Directory of Open Access Journals, PubMed, le Librarian's Internet Index. Si l'usager veut nous révéler son origine, nous cherchons dans sa région réelle et lui indiquons des ressources auxquelles il peut accéder. Nous ne savons pas si les usagers visitent plus leur bibliothèque par la suite, mais bon nombre reviennent nous voir.
Comment se passent les interactions avec tes collègues de travail? (Visitez leur site)
  • Les bénévoles viennent de bibliothèques publiques, académiques et spécialisées. Nous avons des rencontres mensuelles afin de partager nos ressources et discuter des usagers problématiques. Nous nous rencontrons aussi entre nos changements d'horaires de travail pour discuter de la profession dans le monde réel et dans le monde virtuel. Hors SL, j'ai rencontré quelques collègues à des conférences et c'est vraiment étrange de voir la vraie personne derrière un avatar!

Comment as-tu été engagée?

  • On a vérifié que j'étais bien inscrite dans une école de bibliothéconomie et on m'a posé des questions test. J'ai suivi une formation, et ma superviseure me donne du feedback régulièrement. Si ça vous intéresse, visitez SL, téléchargez la messagerie instantanée et contactez Hypatia Dejavu. Nous avons toujours besoin de bénévoles.

Est-ce que ton expérience te sera utile dans ta recherche d'emploi?

  • Je vais définitivement l'inclure dans mon CV. Je suis devenue experte en référence par clavardage maintenant, le fait que ce soit dans une bibliothèque virtuelle importe peu. Selon moi, la référence par courriel n'est pas assez rapide, et plus personne ne téléphone à la bibliothèque de nos jours. La technologie existe, il faut l'utiliser! (Note: ce service est disponible entre autres à la bibliothèque de l'Université McGill).
Dans le monde réel, Jambina s'appelle Amy Buckland et termine sa MSI à l'Université McGill. Elle était présidente de l'association étudiante de la MSIS l'an dernier, et est secrétaire de la section de l'est du Canada de la SLA. Elle est abonnée à une centaine de blogues et nous fait part de ses découvertes sur son blogue personnel. Amy présentera son expérience de travail sur Second Life au prochain congrès de l'ALA à Anaheim, en Californie, en juin 2008. Pour la postérité, cette entrevue a été réalisée de façon spontanée, en temps réel sur Google talk - comme quoi les matantes de 40 ans d'aujourd'hui sont plus délurées qu'il y a vingt ans et s'adaptent au changement!

vendredi 28 mars 2008

La vie après Google

Vous vous ennuyez du cours Recherche d'information? Je vous présente brièvement les moteurs de recherche préférés de Mary Ellen Bates, selon son article paru sur Fumsi.

Quintura utilise les résultats de Yahoo pour créer son propre regroupement, incluant un nuage de tags:

Encore plus de fonctionnalités sont disponibles sur Touchgraph: on peut faire exploser et/ou déplacer les bulles de résultats pour créer de nouveaux regroupements. Vraiment cool! (Requiert Java)

Un petit dernier: SearchCrystal, un combo méta-recherche, comparaison de moteurs de recherche et visualisation des données. Les métadonnées de chaque résultat apparaissent lorsqu'on le survole:

Lisez l'article au complet pour découvrir d'autres substituts à Google, en particulier pour restreindre les résultats de la recherche.

Les gens cherchent mieux que les algorithmes

Dans un article de Brendan I. Koerner paru dans la dernière édition de Wired, l'auteur conclut à la nécessité de faire intervenir des humains dans le processus de recherche d'information (ouf, on ne nous a pas menti!). On apprend d'abord comment le créateur de Brijit a voulu canaliser le flot d'information qui le submergeait chaque jour: il a créé une entreprise qui publie près de 125 résumés d'articles de journaux et de magazines par jour. Les huit employés analysent près de 100 sources et produisent des résumés de 100 mots maximum (et vous croyiez être une queen de la synthèse dans le cours de Mme Hudon!). Il ne vous reste plus qu'à vous abonner à ce service et vous pourrez édifier vos connaissances avec votre savoir rapidement acquis.

Un autre exemple d'intervention humaine: Mahalo, un moteur de recherche dont les résultats sont compilés par des bénévoles. De son côté, ChaCha propose des guides en temps réel pour vous aider dans vos recherches d'information: de la référence instantanée, où que vous soyiez, puisque vous pouvez obtenir les résultats sur votre cellulaire. Et si c'est vous la référence sur un sujet particulier, faites-en profiter tout le monde en fournissant du contenu sur Squidoo (c'est comme Wikipedia, mais en moins straight).

Bien sûr, la couverture de ces sites ne se compare pas à celle de Google, mais à tout le moins, un esprit critique est d'abord passé par là, et vous obtiendrez sûrement moins de bruit. Tous attendent cependant avec impatience le King Kong de la recherche, en développement chez Google: knol, qui permettra à des experts d'écrire des introductions aux résultats de recherches portant sur une variété de sujets. Ainsi donc, après avoir consacré des millions de dollars à développer ses précieux algorithmes, le géant semble réaliser qu'il n'y a pas de substitut à la touche humaine...

mercredi 26 mars 2008

Pourquoi ça vaut la peine d'être membre de la SLA

J'ai assisté hier soir, en compagnie de Patrick, à une excellente présentation du président de la SLA, Stephen Abram. Mentionnons que M. Abram est un présentateur fort inspirant, qu'il a une vision enthousiasmante sur l'avenir de la profession de spécialiste de l'information, et que l'EBSI serait fort avisé de l'inviter à donner une période de cours, question de sensibiliser les étudiants aux défis qui nous attendent. Mais je m'égare.

Pour $35 par an, un étudiant membre de la SLA obtient (entre autres):

  • Un abonnement à la revue Information Outlook, qui vous pointe vers de nombreuses ressources intéressantes;
  • L'accès au laboratoire d'innovation, où vous pourrez dès juin vous familiariser autant que vous le voudrez avec un paquet d'applications: blogues, wikis, podcasts, RSS, etc. On vous fournit le carré de sable, vous vous amusez dedans;
  • Un portail d'information qui vous présente des bibliographies sur plus de 40 sujets pertinents (avoir su, je l'aurais consulté pour mon travail sur l'automatisation en bibliothèque!);
  • L'accès à plus de 1000 livres électroniques en gestion;
  • L'accès imminent à plus de 25 000 vidéos d'apprentissage;
  • L'accès à des fils RSS de nouvelles en SI sur Factiva;
  • Un rabais de 25% sur les cours de la Click University, qui propose des cours de développement professionnel en ligne (si vous n'en avez pas assez de ceux de l'EBSI);
  • En chantier: Learning 2.0: 23 things in 15 minutes a day, qui vous permettra de connaître les facettes du web 2.0 à votre rythme;
  • Et bien sûr, des occasions de réseautage avec des professionnels. Mine de rien, j'ai rencontré grâce à la SLA ma superviseure de stage, une bibliothécaire de l'Université Concordia qui m'a mis au parfum sur son milieu de travail (4 postes y sont présentement affichés), une étudiante en LIS de McGill fort allumée, et la sympathique présidente de la section de l'est du Canada de la SLA.

Eh non, on ne m'a pas payée pour écrire cette infopub... mais si vous voulez faire votre marque dans le monde mouvant des sciences de l'information, autant vous mettre à jour régulièrement et vous entourer de bon amis, et c'est ce que la SLA vous offre!

mercredi 19 mars 2008

Votre empreinte numérique

Dans un article de Ryan Paul paru sur ars technica, les conclusions d'un rapport de la firme IDC sont présentées. On y apprend qu'en 2007, le volume total d'information numérique créée et reproduite globalement a atteint 281 milliards de gigabits (soit 451 GB par personne). Pour vous donner une idée, ce nombre ahurissant est supérieur au nombre d'étoiles dans l'univers! Pour la première fois, le volume de contenu numérique a dépassé la capacité totale de stockage. IDC prévoit qu'en 2011, seulement la moitié de l'univers digital sera conservé (est-ce que ce blogue sera inclus?). Tout ce contenu provient entre autres du milliard de caméras numériques et d'appareils photo intégrés aux téléphones cellulaires. L'image ci-dessous provient du site d'EMC, qui fait le suivi du contenu numérique mondial:


Sur une note plus inquiétante, le volume d'information numérique généré automatiquement sur nous dépasse celui que nous créons activement nous-mêmes: noms sur des listes d'envoi, images prises par des caméras de sécurité, recherches sur Internet, etc. Alors que notre "ombre numérique" prend de l'expansion, les risques d'atteinte à notre vie privée augmentent de façon proportionnelle.


Quelle est votre contribution à l'univers numérique? Vous pouvez calculer votre empreinte digitale quotidienne en téléchargeant l'application ci-dessus, disponible chez EMC.

Une question de référence

Si vous ne l'avez pas déjà vu, le dernier épisode des Têtes à claques met en vedette un usager de bibliothèque publique assez porté sur la chose. Notez que la personne au comptoir du prêt (fort stéréotypée au demeurant) lui répond avec flegme... futurs bibliothécaires, préparez-vous à en voir de toutes les couleurs! (photo: http://www.tetesaclaques.tv/)


vendredi 14 mars 2008

3x5 life to second life : 35 years of keeping up

Candy Schwartz, professeur à la GSLIS de l'université Simmons, présidente de l'American Society of Information Science and Technology est venue à la GsLIS de Mc Gill présenter une conférence sur l'intégration des innovations estampillées "Web 2.0" dans le domaine de la bibliothéconomie.
Dans le domaine des ressources :
- Google suggest Labs
- Scopus et Google Scholar
- Open content alliance
- Open Library
Dans le domaine de la fourniture, de l'agrégation de contenu :
- RSS4Lib
- Penntags
- LibX
- Library and Dspace
- information commons
- eXtensible Catalog
- iSchools
- Moodle (free software ; logiciel libre)
Je vous laisse découvrir ces différentes intégrations et applications regorgeant de possibilités.

dimanche 9 mars 2008

Longtemps après l'Office de la langue française du Québec, la France met en ligne un service de terminologie officielle

C'est dans l'édition en ligne du 8 mars du Monde que l'on peut lire : «Le ministère de la culture lance un site consacré à la langue française».

Le français est une langue vivante, bien sûr. Mais aussi extrêmement
mouvante. Tous les jours, il s'enrichit de nouveaux termes, en déforme certains
pour en inventer d'autres et, à l'inverse, en voit disparaître qui, peut-être,
reviendront plus tard, parés ou non d'un usage ou d'un sens un peu
différents.
(...)
Ce site permettra d'accéder à des rubriques qu'on nous promet actualisées
en permanence, contenant les termes publiés dans chaque secteur, de rechercher
l'équivalent français d'un terme étranger (brainstorming, think tank, etc.) ou
de consulter la définition d'un mot apparu dans l'actualité. (...)

En espérant que les médias français auront la brillante idée de l'utiliser conjointement avec le Grand dictionnaire terminologique pour enfin comprendre que les concepts exprimés en anglais existent déjà, la plupart du temps, en français et que leur utilisation inefficace de termes anglais démontre davantage leur incompréhension de la langue anglaise que leur bilinguisme.

Je suis française, résidante du Québec depuis 12 ans et surprise d'entendre ma mère utiliser de plus en plus de termes anglais quand elle me parle des nouvelles - elle ne parle pas anglais - alors qu'elle comprendrait mieux de quoi il s'agit exactement en français et commente d'un Ah bon!!! quand je lui donne la traduction pourtant toute simple de ces termes (car la plupart du temps il ne s'agit même pas de néologismes... ).

Je suis donc curieuse de voir comment la Commission générale de terminologie et de néologisme comprend la francophonie hors territoire métropolitain de la France...

À explorer : FranceTerme

samedi 8 mars 2008

Des citoyens du quartier Notre-Dame-de-Grâce fâchés par la fermeture de la BFH mettent sur pied un réseau bibliothécaire communautaire

Paru dans Le Devoir, Édition du samedi 08 et du dimanche 09 mars 2008, par Frédérique Doyon :

La bibliothèque Fraser-Hickson (BFH) est -- temporairement -- morte, vive
la Bibliothèque sans frontières! Des citoyens du quartier Notre-Dame-de-Grâce
fâchés par la fermeture de la BFH mettent en effet sur pied un réseau
bibliothécaire communautaire pour répondre aux besoins du quartier.

«On
travaille à créer un catalogue de librairie communautaire qui comprendrait tous
les livres que les gens du quartier acceptent de se prêter mutuellement», a
expliqué au Devoir Matt Trowell, un résidant du quartier qui a été
particulièrement actif dans la lutte pour sauver la BFH. Il mène ce projet avec
une douzaine d'autres citoyens. La Bibliothèque sans frontières (BsF) compte
pour l'instant un catalogue de 100 titres en diverses langues (arabe, espagnol,
allemand, anglais, français) qui couvre une variété de genres et d'auteurs. On y
trouve notamment Der Blaue Reiter, une petite publication muséale sur le groupe
d'artistes allemands du même nom fondé au début du siècle dernier, entre autres
par Vassily Kandinsky, un ouvrage d'Italo Calvino en espagnol, Por qué leer los
clásicos, Les Histoires inédites du Petit Nicolas de Goscinny et Sempé ainsi que
Finnegans Wake de James Joyce. (...)

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